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Juin 2023
Cathédrale de Maguelone
Tribune des chanoines
mardi 6 juin 2023 | 21h00
Alla francesca
Tre donne belle
(Festa, Monteverdi, Primavera…)
Brigitte Lesne, chant, harpe gothique
Vivabiancaluna Biffi, chant, viola d’arco & conception du programme
Christel Boiron, chant
Depuis sa création au tout début des années 1990, Alla francesca se consacre aux chansons et musiques instrumentales à partir de la fin du XIe siècle : troubadours et trouvères, période de l’ars nova (Guillaume de Machaut), musiques de diverses cultures puisant leurs sources dans les traditions les plus anciennes (en Espagne, en Italie…), chansons et polyphonies tardives en allant jusqu’à la Renaissance voire au début du baroque…
Aujourd’hui, Alla francesca approfondit particulièrement sa recherche selon deux axes : d’une part, l’interprétation de l’art poétique en langue d’oïl (trouvères), ainsi que dans d’autres langues romanes anciennes, en affinant son travail sur l’éloquence du chant et la subtilité de l’accompagnement instrumental ; d’autre part, la mise en valeur de l’apport spécifique et original qu’apporte l’intimité, patiemment construite, avec les musiques médiévales dans l’interprétation de celles qui leur succèdent immédiatement, Renaissance et pré-baroque, en France et en Italie.
Alla francesca est invité par les plus grands festivals internationaux de musique ancienne, et se produit dans le monde entier. Il est à la tête de vingt enregistrements, parmi lesquels Variations amoureuses (2020), Le Chansonnier de Bayeux (2021), Tre donne belle (2023).
Alla francesca se produit dans cette version en trio féminin depuis le spectacle « Nombrer les étoiles » du chorégraphe Alban Richard, créé en 2016 et qui a tourné sur les scènes nationales, où les trois artistes étaient présentes à côté des danseurs. Ainsi est né le désir du projet « Tre donne belle »…
Chaque chanson de concert nous raconte le petit univers des personnages qui la peuplent, dont les sentiments oscillent entre amour et désespoir, se réjouissent, doutent, se réjouissent encore… Dans ces textes poétiques, nos vies et nos affects sont décrits comme si des siècles et des siècles d’histoire ne s’étaient pas écoulés depuis, tant sont permanents les sentiments humains.
Le programme tourne autour du regard et des yeux, qui reviennent incessamment au fil des poèmes suivant diverses variations et apparaissent chaque fois de manières nouvelles, tant semblent singuliers la douleur et les sentiments liés à l’amour : un seul regard frappe le cœur ; un visage, si beau qu’il rappelle un tableau, reste sans vie malgré l’amour avec lequel on le regarde ; des yeux, jadis heureux, se remplissent soudain de pleurs ; d’autres, affligés et fatigués, demandent pitié ; des yeux blessent ceux qui ont l’audace de les regarder en face : ce regard, habituellement si doux, persécute aujourd’hui l’amant ; des yeux, fermés le temps d’un sommeil, promettent l’effacement des douleurs amoureuses…
Un avertissement enfin : le memento mori d’une violette innocente nous rappelle à quel point l’amour et la vie sont éphémères.
Chaque « personnage » affronte sa propre interrogation dans la solitude et l’espace-temps d’une brève chanson : qui triomphe et qui est vaincu, celui qui aime ou celui qui est aimé ?
La quasi-totalité du programme s’inscrit dans une assez vaste période qui va de Costanzo Festa (1485-1545) à Claudio Monteverdi (1567-1643), et s’ancre dans le Nord-Est de l’Italie, à l’exception de la dernière pièce, une villanella napolitaine de Leonardo Primavera, qui procure un effet de contraste et qui donne son titre au concert.
Alla francesca, ensemble spécialisé dans les musiques du Moyen Âge, se tourne ici vers des musiques pour lui extrêmement « tardives », souhaitant valoriser l’expérience acquise dans les répertoires plus anciens et donner ainsi un nouvel éclairage à ces chansons et villanelle à trois voix du XVIIe siècle, le plus souvent abordées par des musiciens de formation plus « classique ». C’est une manière d’inversion de perspective que de s’appuyer sur la connaissance du passé plutôt que sur celle d’un futur alors inexistant et d’en proposer ainsi notre propre interprétation.
Écouter la série des « Grands entretiens » dédiés à Brigitte Lesne sur France Musique, en mars 2023
Épisodes 1, 2, 3, 4, 5
Production : Centre de musique médiévale de Paris — contact@allafrancesca.fr — www.allafrancesca.fr Avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France
Tribune des chanoines
Dépendance de l’abbaye d’Aniane, Sainte-Croix-de-Quintillargues formait, avec Fontanès, une paroisse du diocèse de Maquelone. L’église a été consacrée en 1138. Elle est édifiée en pierre de taille, sauf la partie haute qui est constituée de moellons et résulte probablement d’une fortification de l’édifice, comme l’indiquent les échauguettes situées aux angles sud-est et nord-ouest. La façade méridionale est percée d’une fenêtre unique, et présente la trace d’une ancienne porte romane murée. La façade occidentale est surmontée d’un clocheton à deux baies campanaires. L’église a fait l’objet d’une inscription au titre des Monuments historiques en 1978.
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