42e édition :
Du 3 au 12 juin 2025
42e édition
Du 3 au 12 juin 2025
Au cœur d’une presqu’île, posée entre la mer et les étangs, au milieu des vignes et des pins centenaires, se dresse la cathédrale de Maguelone, joyau patrimonial de l’art roman. Notre chère cathédrale à l’acoustique unique vibre une nouvelle fois du 3 au 12 juin pour la 42e édition du festival de musique ancienne à Maguelone.
Cette année, nous avons concocté une programmation lumineuse et enjouée, tournée principalement vers l’Italie, berceau de la musique baroque, un art où le dialogue entre ombre et lumière, tension et relâchement, donne naissance à une musique profondément expressive et théâtrale.
En ouverture, avec une énergie rayonnante et une inventivité joyeuse, Amandine Beyer et son ensemble Gli Incogniti célèbrent avec nous les 300 ans des Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi. Pour marquer dignement cet anniversaire, le samedi 7 juin, à la Médiathèque Émile Zola de Montpellier, Olivier Fourés, l’un des plus grands spécialistes du compositeur, nous apporte un certain nombre de clés pour comprendre et (re)découvrir la célèbre partition du « prêtre roux ».
C’est ensuite dans la tribune de la cathédrale, écrin intime, que nous vous invitons à la découverte et à la rencontre avec deux rendez-vous : tout d’abord The Banshies, un concert « Les Muses et l’émergence » d’un ensemble issu des résidences de la prestigieuse Fondation Singer-Polignac, qui nous emmène suivre le voyage musical d’Antonio Caldara, de Venise à Vienne ; puis, en matinée, Hanna Zalsenstein (violoncelle) et Thibault Roussel (théorbe) nous offrent un dialogue passionné entre Gabrielli, Vivaldi et Garavaglia.
Particulièrement investis dans la transmission aux plus jeunes, nous traversons en deuxième semaine l’étang de l’Arnel pour aller à la rencontre de plusieurs classes des écoles de Villeneuve-lès-Maguelone avec la violoniste Françoise Duffaud.
Nous redescendons enfin dans la nef pour un moment d’exception aux accents hispaniques avec Vincent Dumestre, son Poème Harmonique et la mezzo-soprano Isabelle Druet. Nous rencontrons avec eux Luis Bricenio, un « revendicateur, trublion et railleur, un Don Quichotte de l’hispanisme français », qui signe l’un des rares ouvrages d’airs espagnols accompagnés par la guitare, publié en France au XVIIe siècle : un dernier concert empreint d’audace et de liberté, qui parcourt avec allégresse et gourmandise toutes les dimensions du langage musical.
En ce printemps d’une année où la culture est mise à mal de toutes parts, nous continuons inlassablement à défendre notre patrimoine artistique et culturel, et ces esthétiques dites « anciennes » mais tellement vivantes. Notre force réside dans votre présence et dans votre soutien aux actions portées par Les Muses en Dialogue depuis plus de 40 ans.
Sylvain Sartre
Directeur artistique du festival de Musique ancienne à Maguelone
La presqu’île de Maguelone et sa cathédrale
Un site unique
La cité épiscopale et canoniale de Maguelone fut le siège de l’un des diocèses primitifs du Languedoc puisqu’un évêché est fixé sur l’île en 533. Le site, abandonné au VIIIe siècle, a été reconstruit au XIe siècle pour devenir terre pontificale. Au XIIe siècle, une nouvelle cathédrale est édifiée, plus vaste et fortifiée. L’île a servi plusieurs fois de terre d’asile aux pontifes fuyant les luttes de Rome. En 1536, le siège épiscopal, qui fut le seul en France à être situé sur une île, est supprimé et transféré à Montpellier.
Outre l’église, chef-d’œuvre de l’art roman languedocien, il reste quelques vestiges de l’ancienne cité qui regroupait les bâtiments canoniaux, autour du cloître à étages et du logis de l’évêque, ainsi que plusieurs annexes.
Ce joyau architectural, élevé entre mer et étangs et entre terre et ciel, dans un écrin de verdure qui abrite une faune et une flore exceptionnelles au cœur d’un site classé Natura 2000, a été classé monument historique en 1840. Cependant, ce fut Frédéric Fabrège, avocat et historien montpelliérain (1841-1915), qui entreprit, suite à l’acquisition du domaine par son père en 1852, de restaurer cet édifice majestueux et de planter des essences méditerranéennes sur l’île alors dénudée. Il est d’ailleurs inhumé dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Maguelone, qui a été rendue au diocèse de Montpellier en 1949 par sa fille.
Depuis 1969, les Compagnons de Maguelone œuvrent pour la préservation et la mise en valeur du patrimoine bâti et de son environnement naturel.
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