Alexander Chance, contre-ténor

Les Ombres

Margaux Blanchard & Sylvain Sartre, direction artistique

Marine Sablonnière, flûte à bec

Margaux Blanchard, viole de gambe

Gabriel Rignol, archiluth

Brice Sailly, clavecin

Au début du XVII^e siècle, en Italie, le chant soliste gagne une épaisseur tant sonore que poétique grâce à Monteverdi et son Orfeo (1607). Il conquiert rapidement toute l’Europe, au gré des pérégrinations des grands maîtres que les cours princières se disputent, acquérant au passage un surcroît d’ampleur mélodique. Rossi invité par Mazarin à la cour de France, plus tard Caldara à Vienne, tous propagent l’art transalpin, sans oublier l’Allemand Haendel qui séjourne à Rome avant de s’installer à Londres. Même un génie éminemment « national » tel que Purcell intègre, certes d’une façon superbement personnelle, les apports italiens – mais aussi français.

Beauté du timbre et assurance technique conjuguées, Alexander Chance caresse les lignes mélodiques et souligne les raffinements poétiques des textes. Il est porté par les couleurs tour à tour opulentes et diaphanes des Ombres, ensemble associé du festival.

« Avec son timbre pur et soyeux et sa ligne vocale impeccable, Chance capture parfaitement le caractère sensuel, mélancolique et tendre de ces airs. » (Pizzicato)

Après ses études au New College d’Oxford, Alexander Chance s’impose sur la scène internationale en 2022 au prestigieux concours international de chant Haendel. Pour la première fois, un contre-ténor remporte le premier prix et le prix du public. Parmi ses concerts récents, citons la Passion selon saint Matthieu avec le Freiburger Barockorchester, la Passion selon saint Jean avec John Eliot Gardiner enregistré chez Deutsche Grammophon, la Messe en si avec Masaaki Suzuki et le Bach Collegium Japan, un programme Purcell-Haendel avec le Freiburger Barockorchester, le Messie de Haendel avec les London Handel Players. À l’opéra, il a fait ses débuts sur scène en 2021 dans le rôle d’Oberon dans Le Songe d’une nuit d’été au Grange Festival’s. En 2023, il interprète Tolomeo dans Giulio Cesare de Haendel à l’English Touring Opera. Pour la saison 2023-2024, il fera ses débuts au Welsh National Opera dans Mort à Venise de Britten, et il reprendra le rôle de Ptolémée dans Giulio Cesare de Haendel sous la direction de Masato Suzuki. Il se produira en récital dans toute l’Europe notamment au Wigmore Hall, au Concertgebouw d’Amsterdam et à la salle Cortot à Paris avec l’ensemble Les Ombres.

Recherchée pour la générosité de son geste musical, la violiste Margaux Blanchard est sollicitée par les directeurs musicaux Jordi Savall, Leonardo García Alarcón, François-Xavier Roth, et se produit à l’opéra Garnier, Bastille, Comique, à Versailles, Amsterdam, Cologne, Genève, Buenos Aires, Tokyo, New York. Artiste complète, elle chante à l’opéra dès son plus jeune âge, et entretient un rapport instinctif à l’espace scénique. Le chant la guide dans sa quête du « phrasé idéal », la danse lui en inspire l’architecture rythmique, avec la pratique des claviers, du piano au clavecin, comme fondation. Enfant, elle découvre et s’initie au jeu des dessus et basse de viole auprès d’Ariane Maurette au CRR de Paris, et l’approfondit lors de son Master avec Paolo Pandolfo à la Schola Cantorum de Bâle, et en dehors auprès de Jordi Savall, Marianne Muller et Jérôme Hantaï. Sollicitée en tant que soliste, chambriste et continuiste, c’est par la rencontre du claveciniste et chef argentin Alarcón qu’elle se tourne naturellement vers l’accompagnement des chanteurs. Il la repère en 2005 lors de l’Académie d’Ambronay, et l’invite dès 2007 à rejoindre le continuo de son ensemble Cappella Mediterranea. En 2008, elle co-fonde l’ensemble Les Ombres, figure en 2009 parmi les plus jeunes diplômés de la Schola Cantorum de Bâle, et enseigne depuis 2011 la dualité harmonique et mélodique de son instrument. C’est en Suisse et en France qu’elle développe son réseau, et en Occitanie qu’elle implante son ensemble avec le flûtiste Sylvain Sartre rencontré à la Schola. Ensemble, ils composent des spectacles immersifs, faisant de leur groupe un collectif à part soucieux de toucher tous les publics depuis plus de dix ans. On retrouve ses enregistrements éclectiques et récompensés par la critique chez Mirare, Glossa, Alpha, Ricercar, Château de Versailles Spectacles et Ambronay Editions, et les captations de ses spectacles sur Arte, Mezzo, Medici TV et France TV. Elle figure dans les mises en scène de Benjamin Lazar pour Written on skin, Clément Cogitore pour Les Indes Galantes, Louise Moaty pour Alcyone, et accompagne Sonya Yoncheva sur son album Rebirth chez Sony Classical.

De la complicité de Margaux Blanchard et Sylvain Sartre à la Schola Cantorum de Bâle naît le projet des Ombres. Deux timbres, deux personnalités, une même curiosité pour les répertoires oubliés. La double direction paritaire de l’ensemble reflète sa quête de diversité, de renouveau et de modernité. Intergénérationnel et engagé, le projet des Ombres se développe, de la musique de chambre à l’opéra en passant par le théâtre jeune public, dans une quête d’excellence et le respect de valeurs éthiques chères à ses fondateurs. Soucieux de sa relation avec le public, l’ensemble place l’émotion au cœur de ses propositions. L’énergie du geste, le souffle du dialogue, le travail de la lumière, les choix des répertoires et du rythme : la poésie de la performance façonne un programme dont l’harmonie et l’architecture doivent émouvoir le spectateur. Cette approche humaine, sensorielle et pluridisciplinaire du répertoire ancien révèle les échos de notre présent avec le passé. En le mettant sur scène en musiques et en images, Les Ombres inscrivent le baroque dans le monde contemporain et font résonner les grands enjeux de notre époque à la lumière des siècles passés. Les couleurs, les atmosphères, la poésie, l’harmonie qui se dégagent de leurs créations accompagnent le spectateur dans la découverte d’un répertoire méconnu et l’invitent à contempler cette bouleversante concordance des temps. Parmi l’équipe talentueuse et intergénérationnelle fidélisée ces dix dernières années, on retrouve entre autres Marie Perbost, Eléonore Pancrazi, Judith van Wanroij, Chantal Santon, Emmanuelle de Negri, Joao Fernandes, Mathias Vidal et Alain Buet lors de productions données sur les scènes de prestigieuses maisons d’opéra et de festivals internationaux (Opéra Royal de Versailles, Folle Journée, Opéra National de Montpellier, Grange de Meslay, Auditorium du Louvre, Grange au Lac d’Évian, Festival d’Ambronay, Freunde Alter Musik Basel, York, Utrecht, Bergamo, Tokyo…). Leurs disques sont salués par la critique : 4T TTTT Télérama, Diapason d’or de l’année, Choc de Classica, Quobuzissime, Coup de cœur du jardin des critiques de France Musique, Supersonic Pizzicatto…

La Caisse des dépôts est le mécène principal des Ombres. L’ensemble bénéficie du soutien de la DRAC et de la Région Occitanie/Pyrénées-méditerranée, de la ville de Montpellier et de Montpellier Méditerranée Métropole. Les Ombres sont en résidence au Centre culturel de rencontre d’Ambronay dans le cadre du dispositif de résidences croisées mis en place sur l’ensemble du territoire français par le Centre de musique baroque de Versailles. L’ensemble est artiste associé à la Fondation Singer-Polignac ainsi qu’aux Nuits musicales d’Uzès. L’ensemble est membre de la FEVIS et de PROFEDIM.